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Côte d'Ivoire Audit filière cacao sur demande du ministre Economie (UE)

ABIDJAN, 22 août (AFP) - L'audit sur la gestion de la filière cacao en Côte d'Ivoire, dénoncé et refusé par les planteurs, a été demandé par le ministre de l'Economie, Paul Bohoun Bouabré, et l'Union européenne ne fait que le financer, a déclaré vendredi le délégué de l'UE à Abidjan, Friedrich Nagel.

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Lucien Tapé Doh, président de la Bourse du café-cacao (BCC), la structure de commercialisation du cacao ivoirien, a appelé "tous les responsables des structures de gestion de la filière café-cacao de Côte d'Ivoire" à interdire l'accès de leurs organisations "à toutes les personnes se présentant pour un quelconque audit".

Dans son communiqué, M. Tapé Doh reconnaît que les producteurs de cacao ont "remis une importante somme" au président Laurent Gbago pour lutter contre les rebelles qui avaient pris les armes contre son régime en septembre 2002, mais proteste contre cet audit, dont il attribue la responsabilité à l'Union européenne, à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.

Cette contribution des planteurs à "l'effort de guerre" "ne devrait pas constituer un argument de la part des bailleurs de fonds pour nous imposer un soi-disant audit de nos propres sociétés", estime le président de la BCC.

"Nous avons été sollicités par courrier par le ministre des Finances pour financer et contacter un bureau d'experts internationaux pour cet audit", a expliqué Friedrich Nagel au cours d'une conférence de presse.

"Nous avons financé cet audit dans l'intérêt de disposer des résultats à temps pour la prochaine mission du FMI et de la Banque mondiale", a-t-il ajouté.

En Côte d'Ivoire, environ 6 millions de personnes vivent directement ou indirectement du cacao, avec environ 620.000 plantations cultivées. Le café et le cacao représentent 40% des recettes d'exportations du pays et 10% de son PIB.

Par ailleurs, pour aider au redressement économique de la Côte d'Ivoire, l'UE a également annoncé qu'elle préparait avec le gouvernement ivoirien le versement rapide de 15 milliards de francs CFA (près de 23 millions d'euros) pour prendre en charge les dettes de l'Etat vis-à-vis de l'enseignement privé et de 10 milliards de FCFA pour celles vis-à-vis des filières café et coton.


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